Quand on parle de pollution et d’impacts environnementaux, on a souvent tendance à penser à tout ce qui est « materiel ». Cette idée est cependant fausse car la pollution provient de l’utilisation de « quelque chose » plutôt que de son existence. Le numérique n’y échappe pas et c’est dans ce cadre qu’entre en jeu la notion d’éco-conception.
L’immatériel pollue aussi
Un programme informatique en lui-même ne peut pas polluer de par son essence. En d’autres mots, ce n’est pas le logiciel qui pollue. C’est la façon dont on l’utilise et le conçoit qui impacte l’environnement. A la conception du logiciel, le développeur nécessite plusieurs ressources.
En premier lieu, cela demande une grande quantité d’énergie : écrans multiples, puissance de calcul, phases de tests, etc. Le numérique produit 5% de l’émission de dioxyde de carbone ou gaz à effet de serre. C’est une quantité non négligeable lorsque l’on se base sur les données actuelles.
En second lieu, l’utilisateur passe moins de temps sur le logiciel que le concepteur. Cela veut donc dire que toute l’énergie consommée en amont, durant la conception, n’est pas du tout exploitée.
Les bases de l’éco-conception et les bonnes pratiques
L’éco-conception vise donc à réduire cette pollution générée dès la phase même où l’idée émerge. Voici quelques pistes pour y parvenir :
Alléger les programmes
Un logiciel est une suite complète de programmes. Si certaines sont fonctionnalités sont nécessaires au bon fonctionnement et à l’intuitivité du logiciel, d’autres s’avèrent comme optionnelles. Ces dernières vont être peu voire même jamais utilisées. La raison est simple, ces fonctions ne ciblent qu’une certaine catégorie d’utilisateurs . Or, les concepteurs ont tendance à tout inclure dans un seul logiciel. Cela leur permet en effet de ne plus coder dans l’optique de proposer un logiciel complet. Il faut donc éviter cela en se concentrant sur l’essentiel et en enrichissant son portefeuille client. Cela permettrait de proposer des fonctionnalités uniques, à la demande et relatives aux utilisateurs concernés. Par exemple, un logiciel de CAO ne doit pas comporter de programme de calcul si l’utilisateur n’en a pas l’utilité.
Optimiser les codes
Le choix du langage est très important dans la conception. A titre de comparaison, le langage C++ est 45 fois moins énergivore que le langage PHP. Dans ce cadre, il est plus judicieux d’uniformiser les langages de programmation. En optimisant également le code, on peut gagner en performance et en efficience. Cela se traduit par un processeur qui ne tourne pas à fond donc, moins d’énergie dépensée tant à la conception qu’à l’utilisation.
Proposer des mises à jour
Il est également intéressant de concevoir un logiciel plus durable que performant. En d’autres mots, il est conseillé de ne sortir qu’une version et de juste proposer des mises à jour et corrections dans le temps. C’est moins polluant que de devoir tout reprendre depuis le début pour chaque conception. En utilisant la loi de Pareto dite des 20 – 80, on peut se concentrer sur les 20% des utilisateurs qui utilisent à plein temps le logiciel et s’inspirer de leur retour pour proposer ces mises à jour. Cela permettra également d’allonger le cycle de vie du programme et aussi d’éviter de changer de matériels à chaque sortie d’un nouveau logiciel.